Environ
1 000 000 habitants, le tiers du Congo. Il y a le centre, quartier
des administrations, des affaires, où vivent la plupart des riches, des
fonctionnaires, des étrangers ; c’est là que l’on peut croiser quelques
Européens et Asiatiques. Et les arrondissements (voir le plan) ; on n’y
croise pas un seul Blanc, tout au plus quelques Asiatiques dans Poto-Poto. Dans
les quelques sites internet officiels, il est vivement déconseillé aux
étrangers de quitter le centre.
Mais
une fois que l’on y est, autant voir ce qu’il y a.
Les
rives du Congo, en corniche au centre
ville, font une promenade agréable ; le fleuve y est large, quelques
pirogues y évoluent , Kinshasa se dessine sur l’autre rive dans la brume
tenace de la saison sèche; en contrebas de la corniche, beaucoup de petits
jardins maraîchers très bien entretenus, très fertiles car plus ou moins
submergés en saison humide – le fleuve monte alors de plusieurs mètres.
Les
rives du Djoué et de son embouchure sur le Congo en aval de Brazzaville, font également des promenades
pittoresques accessibles à pied ou taxi depuis la ville. Les Congolais
apprécient ce lieu et viennent s’y détendre le week-end. Ils viennent s’y baigner,
laver, faire la lessive ou la vaisselle, pêcher ; et parfois s’y noyer,
car il y a sur la rivière, de ci de là, quelques rapides, et elle débouche dans
le Congo à un endroit où celui-ci a lui-même de violents rapides ; il n’y
a évidemment pas de baignade surveillée !
Dans
le centre de Brazzaville, on peut accorder quelque attention au monument
commémoratif dédié à Savorgnan de Brazza (gratuit et sans bakchich, une
fois n’est pas coutume !), qui a une certaine qualité historique, et où le
guide que nous avons suivi (gratuit et sans bakchich, lui aussi – on peut lui
donner quand même la pièce, comme en France) s’est montré fort compétent. Près
de la case de Gaulle (résidence de l’ambassadeur de France) il y a un autre
monument dédié à cet homme, de goût plus douteux ; et un lycée Savorgnan de
Brazza qui a gardé son nom après l’indépendance. Ceci pour illustrer le fait
que l'homme qui a exploré le Congo pour le compte de la France est un
personnage admiré et respecté. Même remarque, peut-être, pour De Gaulle qui a
eu droit à un buste et une fresque en plain air.
Ce
que nous avons vu d’autre, ne relève pas de ce qu’il est convenu d’appeler
« tourisme » (voir les chapitres relatifs à la vie à Brazzaville).
1. Rive du Congo vue depuis la corniche, esplanade de la Case De Gaulle, presque en plein centre : petits jardins au premier plan ; ils sont partiellement submergés lors des hautes eaux….
2. …. d’où leur grande fertilité.
3. Le monument consacré à Savorgnan de Brazza.
4. La plaine du Djoué, en bordure de Makélékélé. Avec taxis-pirogues.
5. A l’embouchure du Djoué dans le Congo. Lieu dominical prisé des Congolais. Au loin, les rapides du Congo.
6. Jeux d’enfants…
7. Plutôt sympa, n’est-ce pas ? Sauf si on regarde d’un peu plus haut, cf. photo voisine….
8. …. et imaginez quand il vient de pleuvoir ! Vous me direz : ce n’est pas pire que de se baigner en bordure d’une grande ville d’Europe qui ne manque pas de rejeter toutes ses saloperies à la mer…
Sortir
de Brazzaville :
Il
est donc bon, ne serait-ce que pour s’aérer et cesser de tousser, lorsqu’on
passe quelques semaines au Congo, de sortir un peu de la capitale, surtout que
le livre et les sites internet promettent d’alléchantes randonnées dans des
natures vierges. Or, ne comptez pas préparer vos excursions avec ces
indications, dont beaucoup sont ou périmées ou erronées. On ne peut rien faire
qu’une fois sur place. Ainsi malgré nos messages internet envoyés avant notre
arrivée, le commercial d’une agence contactée nous a dit qu’il attendait de
toute façon notre présence pour préparer quoi que ce soit, et nous avons compris
après pourquoi : il est impossible de faire des prévisions sérieuses.
Après
beaucoup de recherches et de galère, nous avons pu quitter Brazzaville en tout
6 jours (sur 26) ; dont 3 jours à Pointe-Noire,
parmi lesquels une journée d’excursion. Finalement, seulement 4 journées hors
de la grande ville (y compris les temps de transport…).
Pour
les excursions à Kinshasa et à la Lefini, nous avons fait appel à une
agence expérimentée (celle contactée avant notre départ) ; sans cela il
était absolument impossible de faire quoi que ce soit. Mais évidemment, vu les
nombreuses difficultés à organiser quoi que ce soit dans ce pays, la nécessité
d’être accompagnés en permanence par le commercial de l’agence, et le fait que
nous n’étions que 3, les coûts sont exorbitants même pour un Européen :
par personne, 155 000 Fcfa pour l’aller-retour de Kinshasa dans la
journée ; 215 000 Fcfa pour deux jours d’excursion dans la Lefini. Ici, le
marchandage n’est pas du même type que pour l’achat d’objets ; l’agence
fonctionne selon les techniques de gestion modernes, et la marge de manœuvre ne
peut guère porter que sur la marge commerciale ; en l’occurrence, nous
avons eu 10 à 15 % de réduction ; ayant eu connaissance par ailleurs de
certains coûts impliqués par ce genre d'opération, je pense que l’agence a été
honnête avec nous. C’est là que gît l’une des difficultés de ce genre
d’entreprise : donner confiance au client, en lui faisant bien comprendre
qu’il ne s’agit pas d’un commerce à prix aléatoires, mais réellement d’un
commerce à gestion de style "occidental".
Le
voyage à Pointe-Noire était un peu plus facile, car nous avons eu la chance
relative de tomber sur un hôtel qui soit de confort plus qu’européen à un prix
pas trop européen, et sur place nous avons été guidés deux jours sur les trois
par le neveu de notre guide brazzavillois, aimable et de bon conseil.