Brazzaville-Kinshasa

  

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Les deux capitales les plus proches du monde en distance étaient les plus proches aussi en temps, autrefois. Elles sont devenues parmi les plus éloignées.

Notre projet était de passer une journée à Kinshasa sans avoir à coucher à l’hôtel. L’agence avait préparé toutes les formalités ; il nous a fallu y consacrer aussi nous-mêmes au moins une demi-journée.

 

La traversée en canot rapide prend environ un quart d’heure. Il était espéré que nous soyons à Kinshasa vers 9 h ou 9 h 30. En réalité, le trajet aller, entre le départ de la maison et l’arrivée dans la ville de Kinshasa hors du domaine maritime, a duré de 7 h à 11 h 30, dont le passage d’environ 5 « contrôles » ou entourloupettes (avec bakchichs légaux – compris dans le prix global de l’agence ; ainsi en plus du billet, il faut payer séparément les taxes du port, celui qui vous fouille, ceux qui regardent le passeport, ceux qui contrôlent les devises…) et environ 2 h d’attente dans une salle. Comme la dernière traversée de la journée a lieu vers 16 h, il fallait être de retour au port avant 15 h  30. Et pratiquement, le retour entre l’arrivée au port ("beach") de Kinshasa et l’arrivée hors du domaine maritime dans la ville de Brazzaville : 15 h 30 à 18 h (au moins une heure d’attente à Kinshasa, plus une heure au port de Brazzaville pendant que notre guide se dépatouillait avec la dernière entourloupette et dernier bakchich – celui-là, le commercial ne l’avait pas prévu, il en a été de sa poche ou a dû écorner son bénéfice). Faites "beach" + "kinshasa" sur google, vous verrez.... 

Sans oublier le « couloir de la mort » à l’embarcadère de Kinshasa : un long couloir entièrement grillagé, de largeur 2 hommes, où au moment de l'embarquement défilent de manière ininterrompue, en courant, des porteurs en blouse bleue, chargés pour la plupart de plus que leur poids (il est vrai qu'ils ne sont pas gros!). Comme nous arrivions pour le traverser, un policier stoppa brusquement cette file pour nous faire passer, malgré nos dénégations lorsque nous nous aperçûmes de sa manoeuvre; un porteur, coupé dans son élan, en tomba avec son lourd chargement; pour l'inviter ensuite à reprendre le rythme, le policier n'hésita pas à l'encourager de coups de chicotte. 

 

En définitive, pour une demi-journée de préparatifs et 11 heures de déplacement (de 7 à 18 h), seulement 4 heures de libres en RDC[1] – plus la traversée, agréable certes comme toute traversée en bateau, pour le paysage, mais conchiée par l’impression de malaise due à ce "couloir de la mort" et aux diverses entourloupettes qui entourent cette traversée.

En vedette sur le Congo, qui fait 2 km de large entre Brazzaville et Kinshasa. Au fond, Brazzaville.

 



[1] République Démocratique du Congo (ex – Zaïre)