Mili BALAKIREV
Il
est d’usage de considérer Balakirev comme l’initiateur du groupe des cinq
(qui comprend aussi, je le rappelle, Borodine, Cui, Moussorgski,
Rimski-Korsakov) ; celui qui fut à l’origine de l’œuvre remarquable au
moins de 3 d’entre eux (Cui étant considéré comme mineur).
Et
il est non moins d’usage de citer une et une seule œuvre de lui : Islamey
(pour piano). Œuvre souvent citée et décrite, considérée comme un chef-d’œuvre,
mais presque jamais jouée.
C’est
curieux, une fois je suis tombé dessus à la radio, je ne l’avais jamais
entendue, et c’était au milieu de la diffusion ; au bout de quelques
secondes d’audition, je me suis dit : « Ce doit être, ce ne peut
être qu’Islamey ! ». Ceci dit non pas pour me vanter, mais
pour souligner à quel point cette page est unique. Indiscutablement russe,
nuance « Asie centrale » (Borodine pas loin) et d’une virtuosité
transcendante[1],
la devinette était en fait assez facile ! En tout cas, c’était la seule
fois que je l’avais entendue avant d’acheter le disque.
Alors,
même question que pour d’autres compositeurs connus seulement par une ou deux
œuvres : le reste est-il à négliger ?
Le
fait que j’aie entrepris cet article vous donne déjà ma réponse : non !
Balakirev
initiateur ? Pourtant il n’est guère plus âgé que ses amis du groupe,
auquel j’ajouterai Tchaïkovski qui travailla avec lui. Borodine est même son
aîné de 3 ans, Cui de 4 ans. Moussorgski et Tchaïkovski ne sont ses cadets que
de 3 ans, Rimski de 7 ans. Mais il débuta la composition jeune, au contraire
des autres qui eurent d’autres activités avant de se consacrer définitivement à
la musique. Donc, de fait :
-
C’est bien lui qui orienta ou incita les autres à développer le « style
russe ».
-
Ses première compositions comme sa connaissance du fonds musical populaire
russe sont très légèrement antérieurs à celles des autres. Et quant à leur
style, je ne dirais pas qu’il contient en germe celui de ses collègues, mais
qu’il le contient déjà très épanoui.
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Dans
la catégorie de la musique « classique », il existe un style russe,
bien identifiable. Sa matière est ce que l’on pourrait appeler la
« matière de Russie »[2]
(littéraire aussi bien que musicale). Sa forme est celle de la musique européenne.
Sa réussite est une osmose particulièrement heureuse entre matière et forme.
Ce
style évolue très naturellement entre plusieurs pôles :
- Celui de la Russie éternelle, que nous baserons à
Moscou ; on le trouve dans les chants religieux orthodoxes, les chants
popularisés dans le monde par les chœurs de l’Armée Rouge, les danses telles
que le trepak… Musique qui saute allègrement du chant profond à la comptine, de
la tendresse à la sauvagerie.
- Celui de la Russie occidentale, que nous centrerons
à St Petersbourg; il tient certes une part de son caractère à l'influence
occidentale, mais il doit aussi beaucoup à la Pologne et à Chopin – c’est dire
par là que, loin d’être seuelement « emprunté à l’Europe occidentale»
comme on a pu le dire, ce pôle fait partie intégrante du style russe. Qu’il
soit plus « aristocratique », c’est possible – polonaises, valses et
mazurkas étaient des danses d’apparat ou de salon – mais cela n’enlève pas son
caractère slave.
- Et celui de l’Asie centrale à laquelle nous
associerons le Caucase, caractérisé par des rythmes et tournures modales
orientalisantes, exprimé avec le plus grand naturel par Borodine (d’origine
caucasienne) ou Rimski, suivis plus tard par Katchaturian. Je le qualifierai
d’oriental par la suite, pour simplifier. Mais il faudrait un jour s’entendre
sur ce que l’on appelle « oriental ». Il est indubitable qu’il y a
une « matière » d’Asie centrale dans le style russe, qu’elle s’y
exprime naturellement ; mais cette expression, pour être naturelle, n’en
possède pas moins quelque chose d’occidental aussi, alors….
- A tout cela s’est ajouté l’apport des Liszt, Berlioz
ou Schumann…, sans lesquels nos grands Russes n’auraient pas pu donner à leur
musique ce climat si particulier, ni franchir le fossé qui les sépare de Glinka[3].
Le
style russe s’étend sur un siècle maximum, de Glinka à Stravinski[4],
et comprend essentiellement les Cinq avec Glazounov, et aussi Tchaïkovski quoi
qu’en disent certains. C'est à peu près tout.
Quelques
auteurs moins connus gravitent autour, mais pour autant que j'aie pu en juger,
avec moins de caractère ou de manière beaucoup plus occidentale. Scriabine,
Prokofiev et Rachmaninov s’en détachent sensiblement, chacun selon son
genre.
Quant
à la Russie soviétique, sa musique n'a plus rien à voir avec ce "style
russe". A une exception, celle d'Aram Katchaturian qui fut à peu près le
seul soleil musical (connu) de toute cette période[5].
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Mais
revenons à Balakirev. On trouve quand même quelques disques. Pour faciliter
l’analyse, deux classifications possibles : celle qui distingue ses œuvres
orchestrales et ses œuvres pour piano, ou celle qui distingue ses œuvres de
style russe de ses chopinades. Car Balakirev était un virtuose du piano et un
improvisateur sans doute du niveau de Liszt au point de vue technique, en même
temps qu’un hyper-fan de Chopin. Certes, pour un Russe, Chopin ressort du pôle
petersbourgeois, mais pour Balakirev, Chopin ne ressort que de Chopin. Certains
morceaux de Balakirev ne sont même pas inspirés par Chopin, ce sont du
Chopin. C’est pourquoi je distingue chez lui son style russe, et son Chopin.
Un gros morceau de la production de Balakirev est sa musique pour
orchestre.
J’apprécie
absolument sans réserve ses deux Symphonies ; je les
considère comme des chefs d’œuvre, qui à l’audition soutiennent entièrement le
voisinage de celles de Borodine, Rimski ou Tchaïkovski. Balakirev a comme eux
le don de l’invention mélodique, et l’art de la développer à travers
variations, modulations, couleurs
orchestrales multiples, rythmes francs et divers, sans que ces développements
quittent leur naturel.
Il
est d’ailleurs étonnant que le 3e mouvement de sa 1e
symphonie ne soit pas devenu un tube mondial. Avis à nos
chanteurs de charme : reprenez sa mélodie, vous aurez le disque de platine
assuré (et les droits à verser à son auteur seraient sans doute
minimes !) ; même, un arrangement légèrement jazzy, ou bluesy, alla
Ray Charles, ne lui siérait pas mal. C'est à ma connaissance le premier air de
ce style dans l'histoire de la musique; rien que pour cela il mérite d'être
plus connu qu'il ne l'est.
Je
parle de Borodine et de Rimski comme voisins évidents, et j’ajouterai
Tchaïkovski, dans au moins deux aspects : 1) par le mouvement lent de la 2e
symphonie qui est d’une sensibilité voisine de ce qu’écrira peu après
Tchaïkovski dans ses propres mouvements lents. 2) par certaines techniques de
développement et d’orchestration qui « sonnent » comme du Tchaïkovski
(avant Tchaïkovski).
Ces
symphonies sont pleines de bonheur : ingénuité, tendresse, allégresse, liesse, et
parfois une pointe de nostalgie sans laquelle peut-être un russe ne serait pas
russe.
Même
enthousiasme à l’écoute de Russia, poème symphonique de la même
veine d’inspiration que les symphonies, dont le matériau de base est constitué
de 3 airs populaires : un air grave, et deux airs dansants.
Tamara est un poème
symphonique basé sur une sombre légende ; l’atmosphère narrative est
rendue par de courtes cellules mélodiques et un art de l’orchestre qui
apparentent cette pièce aux fééries ultérieures de Rimski ; à l’exception
du fait que Rimski n’est jamais totalement sombre.
Les
deux concertos pour piano me laissent une impression diverse.
Le
premier est assez bref et en un seul mouvement. A son propos, l’aspect « chopinade » en est au point où
il faudrait croire que Chopin avait écrit un 4e mouvement à son 1er
concerto, resté inédit, et que Balakirev, ayant mis la main dessus, se le
serait approprié. Ce n'est pas une critique; seulement une constatation.
Le
second est de style franchement russe. Le premier mouvement n’est pas génial
(je veux dire, comparé aux symphonies), mais bien frappé quand même. Le
deuxième mouvement : j’aimerais … pouvoir l’aimer ! Mais quelque
chose ne passe pas bien ; malgré d’intéressants contrastes entre la virtuosité
du piano et l’austérité du thème (un chant russe religieux), je reste un peu en
chemin ; peut-être que, tout simplement, le genre concerto pour piano ne
convient pas à un bon rendu de ce type de thème[6].
Mais enfin, c’était tout de même bien essayé, et le 3e mouvement
vient entièrement racheter les restrictions précédentes : à la richesse de
la matière et de l’orchestre comme dans les symphonies, vient s’ajouter la
luxuriance de la virtuosité, pour en faire un grand fleuron parmi tous les
concertos pour piano. Ce 3e mouvement est un chef d’œuvre.
Les
péripéties de sa composition sont curieuses : pour résumer, il fut
quasiment improvisé au piano seul, en petit comité, par Balakirev en 1861, mais
son écriture ne fut achevée qu’après sa mort (50 ans plus tard) par Liapounov,
sur les indications du compositeur.
Je
passerai sur quelques chopinades pour orchestre et piano ; sur les
mélodies, qui peuvent certainement plaire, mais qui ne sont pas trop de mon
goût....
\ \ \
... et j’en viens à l’autre gros morceau, la musique pour piano
seul.
J’ai
trouvé pour 26 € un coffret de 6 disques contenant l’intégrale. Je me refuse à
acheter ce que je ne suis pas sûr d’écouter plusieurs fois ; ici je me
suis dit : sur les 6 disques, sachant que c’est un russe et qu’il y a au
moins Islamey, c’est quasiment sûr que j’en trouverai au moins 2 qui me
plairont, soit 13 € par disque : cela peut encore aller.
Et
en définitive, sur les 6 disques, il y en a au moins 3 que je ré-écoute
volontiers.
Il
a écrit plusieurs genres de morceaux :
Des
sortes de transcriptions-paraphrases sur des airs de Glinka
(quatre ; elles tiennent la route, surtout la sémillante Jota aragonesca),
Chopin, Beethoven (bof), Zapolski (très joli), Berlioz (je n’y reconnais pas
Berlioz, mais le morceau est d’un curieux et sobre parfum russe).
Des
chopinades.
Beaucoup
de chopinades. Parmi elles, à mon goût[7], du
quelconque et du bon. Les valses ne me laissent que l’impression
d’une virtuosité creuse et d'un alignement de notes ; malheureusement
elles prennent tout un disque. Meilleurs me paraissent les scherzos,
encore meilleurs les nocturnes ; surtout, dans ces derniers,
Balakirev y montre sa facilité mélodique avec moins de virtuosité gratuite. Le
plus convaincant me paraît être les mazurkas, franches et bien
typées. Dans les nocturnes et les mazurkas, Balakirev s’éloigne aussi quelque
peu de la sentimentalité propre à Chopin pour se teinter d’une nuance soit plus
petersbourgeoise (alla Tchaïkovski) pour les uns, ou plus moscovite pour les
autres (voire, orientale dans un passage du 1er nocturne). L’une des
mazurkas, très vigoureuse, a d’ailleurs été reprise presque telle quelle
dans les deux sonates. En définitive, si on excepte les valses,
Balakirev a plutôt bien réussi une sorte de mélange de chopin et de style
russe, qui ne manque pas de personnalité. Il faudrait qu'un vrai amateur de
Chopin, mélophile mais non musicologue, donne son avis sur ces compositions[8].
L'une des spécialités de Chopin est le "rubato", art subtil
de faire des nuances de rythme mais sans donner l'impression que celui-ci est
fluctuant. C'est aussi l'une des difficultés dans Balakirev, et il y a une
anecdote à ce sujet :
Herbert von Karajan dirigeait un jour une "chopinade" de Balakirev; il y mettait tellement de "rubato" que les auditeurs en perdaient le rythme; au point que l'un d'eux cria depuis la salle :"Oh! Tu rêves, Herbert?". Réponse de l'interpellé : "Non, c'est Bala qui rêve!".
Une
vingtaine de pièces diverses.
Quelques-unes
sont un peu faibles (j’entends par là qu’elles soutiennent peu mon attention).
Mais la plupart sont jolies, plutôt plaisantes avec leur séduction mélodique,
leur atmosphère de calme quelquefois un peu triste, une atmosphère où Chopin ni
Tchaïkovski ne sont jamais éloignés ; souvent, on trouve de ce dernier le
style par exemple de son chant de l’alouette qui est la 3e
pièce des Saisons.
Musiques
de salon, comme il a été dit ? Décadentes ? Fin d’une époque ?
La fin du tsarisme n’est pas loin, dans la mesure où certaines compositions
datent des dernières années du compositeur. Qu’importe. Musiques vespérales,
sans doute : dumka, au jardin, gondol lied, berceuse, l’alouette
(d’après Glinka, et justement bien dans l’atmosphère du chant de l’alouette
de Tchaïkovski), même dans des morceaux plus déliés tels que
fantasiestück, fileuse, humoresque…
Dans
l’ensemble, des morceaux pétersbourgeois, où quand même, quelquefois, vient se
mêler un parfum de l’Orient (capriccio,
un chef d'oeuvre), ou … de l’Espagne (sérénade espagnole) - ces
deux modes se mélangeant d'ailleurs plus ou moins, et avec beaucoup de réussite
à mon goût.
Islamey.
Albeniz
a écrit Iberia, Balakirev a écrit Islamey. Certes le 1er
comporte 12 pièces et dure 2 heures, le 2e ne dure que 9 minutes.
Mais la virtuosité y est aussi transcendante, l’intensité est la même. Il a été
dit que Islamey d’une part, et tous les autres morceaux pour piano
d’autre part, sont si différents qu’ils semblent ne pas avoir été écrits par la
même personne. En fait, le climat d’Islamey rejoint plutôt celui des
symphonies.
Il
y a donc finalement deux sous-ensembles assez bien distincts dans l’œuvre de
Balakirev : d’un côté les œuvres franchement russes (les 2 symphonies,
Russia, Tamara, Islamey, 2e concerto, quelques pièces pour piano, et
les mélodies), de l’autre les œuvres où la tendance chopinienne est plus ou
moins présente (1er concerto, quelques chopinades pour orchestre que
je n’ai pas cité, et beaucoup de morceaux pour piano).
Il
reste à parler des Sonates.
La
première encore partiellement occidentale, est d'un romantisme et d'un
pianisme où le compositeur laisse un peu Chopin pour se souvenir beaucoup plus
de Liszt ou Schumann (avec bonheur, à mon goût).
La
sonatine, brève, concise et plaisante, oscille entre Chopin et l’orient.
Quant
à la 2e sonate, je la place au niveau d’Islamey (et
donc, dans le groupe des oeuvres d'inspiration russe). En fait c’est la
seule sonate pour piano de toute la littérature russe qui
« sonne » entièrement dans le style russe que nous avons défini plus
haut (celle de Tchaïkovski ne lui est pas comparable) ; non pas dans le
style russe-oriental comme Islamey, mais le style russe moscovite. Tout
y est remarquable. Le 1er mouvement nous plonge dans la gravité d’un
chant doux et austère, à mi-chemin entre les chants populaires et les chants liturgiques,
presque sans virtuosité, traité en fugue libre. La mazurka est
celle dont je parlais plus haut. Le larghetto a quelque chose d’intemporel.
Tout entier sous le charme, je ne sais rien en dire de plus, si ce n’est
remarquer que sa mélodie, à peine esquissée sur l’accompagnement, est à « tonique retardée »[9],
ce qui contribue à cette impression intemporelle. Le finale est le seul
mouvement de virtuosité, celle-ci au service d’une expression franchement
russe, à la fois mélodieuse, vigoureuse et festive.
Islamey et la 2e sonate : les sommets
du piano de style russe.
Références:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mili_Balakirev
1e symphonie. Russia. Tamara. USSR
symphony orchestra, dir. Evgueni Svetlanov. 8 Regis.
2e symphonie. Orchestre symphonique de l’Académie d’Etat
d’URSS, dir. Evgueni Svetlanov. 8 LDC.
(avec Tamara)
Piano concertos 1
& 2. Malcolm Binns, piano; the english northern philarmonia, dir. David Green. 8
Hyperion. (couplé avec le concerto pour piano de Rimski-Korsakov)
Complete piano music.
Alexander Paley, piano. 8 Brillant Classics.
(photos: cliquer dessus pour agrandir)
[1] J’entends par là ce qui est signifié notamment dans
le titre des Etudes de Liszt : la virtuosité n’y a rien de gratuit, au
contraire elle est entièrement au service de l’expression et la magnifie.
[2] On parle bien de « matière de Bretagne »
pour toute la littérature
« arthurienne ». Je trouve l’expression bien vue, et elle
s’applique aussi à la Russie.
[3] Le fait que Glinka soit le véritable initiateur du
style russe n’empêche pas qu’il y ait un fossé entre lui et ses successeurs.
Malgré des morceaux déjà très typés, sa musique « sonne » en général
beaucoup plus « occidental » que la leur. Ainsi, dans son opéra Russlan
et Ludmilla, les passages les plus « russes » ne sont autres que
ceux qui ont été repris dans la célèbre ouverture ; les autres sont plus
dans le style italien.
[4] je veux dire le Stravinski russe, jusqu’au Sacre
inclus, en y adjoignant la Symphonie de Psaumes.
[5] On trouve parfois de belles
choses par exemple chez Reynald Glière (avec un e accent grave), Alexandre
Tcherepnine …. Quant à Chostakovitch, permettez-moi de considérer que sa
musique n’est pas vraiment « ensoleillée » !
[6] Nota : Après
quelques écoutes, finalement j’apprécie entièrement l’atmosphère de ce 2e
mouvement, et je réfute mes réserves à son sujet. Décidément, Balakirev
supporte très bien les écoutes successives : il fait donc bel et bien
partie des meilleurs.
[7] Le pianiste qui a enregistré le coffret a aussi écrit
le commentaire qui accompagne les disques. Il me paraît d’une sévérité
excessive, voire gratuite, au point que l’on se demande pourquoi il a tout
joué. Je partage son point de vue sur les valses ; pour le reste :
quel critère définitif permet de juger si c’est du « mauvais » Chopin
ou du « bon » Chopin ? Qu’est-ce qui justifie exactement de
mépriser la « musique de salon » ? Qu’est-ce que
« décadent » ? Est-ce que « décadent » implique
« mauvais » ou « laid » ?
[8] Je dis cela car je ne suis
plus vraiment un amateur de Chopin. Je l’ai bien aimé, j’en ai joué, lorsque
j’étais plus jeune. Et bien qu’à l’occasion je ne dédaigne pas de retrouver les
émotions de ma jeunesse, je dois dire que son goût m’est plus ou moins
« passé ».
[9] Cette expression signifie que la tonalité n’apparaît
pas au début, mais ici, plutôt vers la fin de la phrase.