Le
pire de la vie quotidienne, sans doute, c’est la saleté. Il n’y a pas que dans
les marchés ; elle est partout ; les ordures, papiers, sacs plastique
et boîtes vides, sont partout. Les caniveaux et les nombreux cours d’eau sont
des cloaques pestilentiels ; les gens vivent à côté, étendent leur linge,
prennent leur bière vespérale en groupe au bord de ces saloperies – non pas
pour être au bord, mais parce qu’on ne peut pas éviter d’être à proximité, il y
en a partout. Au milieu de ces saletés, les volailles (poules, coqs, canards) y
vagabondent en liberté et y trouvent leur pitance ; on mange leurs œufs,
et on consomme ces volailles. Les habitants balaient chez eux et au pas de leur
porte, mais pas dehors. Ils prennent soin d’eux-mêmes (il suffit de voir la minutie
des coiffures et la beauté de certaines femmes), mais pas de la rue ;
comme ils disent, ils n’en sont pas propriétaires… Quelquefois, de ci de là, la
voirie fait des tas, et les brûle, de sorte que l’on trouve parfois des rues
momentanément propres (à peu près…) mais cela ne dure pas.
Certains
quartiers semblent plus souvent « nettoyés » que d’autres, et ont
aussi plus souvent de l’eau et de l’électricité : le centre bien sûr, et
les quartiers nord notamment Poto-Poto qui jouxte le centre.
Toutefois,
l’espérance de vie aurait fait un
bond de 4 ans entre 2002 et 2004, passant de 48 à 52 ans ; 53 ans en 2005
selon l’UNICEF; mais 49 ans seulement selon http://www.cosmovisions.com/Etats.html
.... Il faut dire qu’en 2002, la guerre civile était à peine terminée… De toute
façon, même si c'est 52 ans, ce n’est pas encore Mathusalem. Et cette espérance
de vie partait de plus haut (du
temps du président Ngouabi, source http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/)
On
en voit aussi beaucoup d’autres sortes. Le plus spectaculaire, si je puis dire,
en est un qui arrivait à se déplacer à l’aide de sa jambe droite recroquevillée
sous lui mais en état de porter, et de son bras gauche en bon état (posant
par terre donc); le tronc se tenait en oblique, et ce qui restait des deux
autres membres pendait, atrophié ou replié dans le vide – excusez
l’imprécision, je ne me suis pas approché exprès pour examiner ; il avançait
en se servant de ce bras et cette jambe comme si c’étaient ses deux
jambes ; un relativement jeune homme, il avançait vigoureusement, sinon
rapidement.
Tout
ceci, résultant de la guerre ou des maladies (la polio, notamment).
1. Rue Batéké, détail. Nous avons estimé pouvoir prendre quelques photos dans cette rue, car elle est peu fréquentée le dimanche après-midi, donc nous pouvions être discrets.
2. Un caniveau ordinaire. Il fait sec ; imaginez-le en saison des pluies, avec l’eau stagnante…
3. Appétissant…
4. Coq, poule et poussins en liberté dans leur milieu naturel…. Eux semblent en bonne santé, mais pas toujours ceux qui vont les manger après.
5. Les chiens eux-mêmes sont en mauvaise santé. Tous sont plus ou moins avachis comme celui-ci.
6. Joli, le bord du Congo depuis la corniche de Bacongo…..
7. …. sauf quand on regarde un peu en retrait. Plantation de manioc parmi les immondices : après tout, cela fait de l’engrais….
8. La « route » de la corniche de Bacongo ; là aussi nous pouvions prendre des photos discrètement (quoique... quelques instants plus tard, nous croisions 2 soldats).
[1] Je n’ai pas connaissance que des pays dits du tiers-monde participent à ces jeux. Ce serait une idée à creuser.